Algérie : Athmane Tartag, l’oeil d’El-Mouradia

L’ancien chef du contre-espionnage algérien, Athmane Tartag, surtout connu pour avoir dirigé le très controversé Centre d’investigation militaire, a été nommé conseiller à la présidence

Tartag a assuré le commandement de l’invervention à la suite de l’attaque d’In Amenas. © JIJI PRESS / AFP

Tartag a assuré le commandement de l’invervention à la suite de l’attaque d’In Amenas. © JIJI PRESS / AFP

Publié le 9 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

L’identité et l’image des chefs de l’armée algérienne ont toujours relevé du secret d’État. Un prénom, généralement emprunté, fait office d’identité professionnelle. L’opacité est plus grande encore quand il s’agit d’un officier supérieur du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). C’est le cas pour le général-major Athmane Tartag, officiellement conseiller à la présidence de la République depuis le 17 septembre.

Cependant, en matière de notoriété, Athmane Tartag, aussi appelé "Bachir", arrive juste après le général Mohamed Mediène, alias "Toufik", patron du DRS depuis près de vingt-cinq ans. Pourquoi ? Tartag ("l’explosif", en arabe algérien) a commandé, dans les années 1990, le Centre principal d’investigation militaire (CPMI), tristement célèbre pour des tortures qu’y auraient subi des militants islamistes.

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Plus craint que respecté

Selon Hichem Aboud, ancienne barbouze reconvertie dans le journalisme, Athmane Tartag est né au début des années 1950 dans la région de Constantine. Il est recruté par la Sécurité militaire, l’ancêtre du DRS, en 1972, alors qu’il est étudiant. À l’issue d’un stage d’une année à Moscou dans l’école du KGB, le lieutenant Tartag est affecté à Tindouf, dans la 3e région militaire. En 1990, en pleine insurrection islamiste, il hérite de l’opérationnel au sein de l’état-major. Tête brûlée et baroudeur, Athmane Tartag se fait très vite un nom. Plus craint que respecté, il est connu dans les casernes et les mess d’officiers pour ses méthodes d’interrogatoire musclées et sa propension à contourner la loi.

Arrivé aux affaires, Abdelaziz Bouteflika le met à la retraite avant de le rappeler, en décembre 2011, à la tête de la Direction de la sécurité intérieure, alors que soufflent les vents révolutionnaires du Printemps arabe. Tartag devient le numéro deux du DRS et assure à ce titre le commandement de l’intervention militaire à la suite de l’attaque terroriste du site gazier d’In Amenas, en janvier 2013. Renvoyé à la retraite en juillet 2014, il est de nouveau rappelé pour occuper un poste de conseiller à El-Mouradia. Sera-t-il chargé de la sécurité ? Le décret qui officialise sa nomination ne le précise pas. Le baroudeur qu’est Tartag se satisferait-il d’une voie de garage, aussi royale soit-elle ?

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